Pour réussir en SEO, c’est simple: il suffit d’effectuer une recherche de mots-clés et de cibler le terme commercial qui génère le plus grand volume de requêtes mensuelles. #NOT
Comprendre l’utilisateur derrière le mot-clé et ce qui motive la recherche est la base de la réussite en SEO. Votre mission: offrir aux utilisateurs le bon contenu au bon moment et sur la bonne plateforme.
L’utilisateur derrière le mot-clé
Revenons à la définition d’un mot-clé: un mot ou un ensemble de mots tapés ou prononcés par un utilisateur dans un moteur de recherche. Mais encore?
Cet utilisateur ne s’est pas retrouvé devant son ordinateur ou son téléphone sans raison, quelque chose l’a incité à le faire. Un besoin, un questionnement, une inquiétude, voire une frustration, l’ont poussé à passer du temps à parcourir les pages de résultats de recherche. Et si vous voulez qu’il atterrisse sur votre site Web et qu’il y consacre quelques minutes de son temps qui est compté, vous devez comprendre l’utilisateur, et lui offrir les réponses qu’il cherche.
Un mot-clé renferme donc plus d’information qu’il n’y paraît au premier abord. Le but d’une recherche par mots-clés n’est pas de cibler telle ou telle requête, mais plutôt de regrouper les termes et phrases en catégories logiques et sensées qui correspondent à un besoin précis d’un utilisateur. Ces renseignements pourront être utilisés pour bâtir l’architecture de l’information de votre site Web et définir les grandes catégories de contenus à produire.
Révélez les intentions de recherche
Je collabore souvent avec mes clients pour rédiger une intention de recherche à la première personne pour chaque catégorie de mots-clés définie lors de la recherche. Quelques exemples fictifs:
GARDEZ AUSSI EN TÊTE LE FAIT QUE LE SEO NE SE LIMITE PAS À GOOGLE.
Gardez aussi en tête le fait que le SEO ne se limite pas à Google. La compréhension des intentions de recherche peut servir à améliorer votre offre et la pertinence de votre marque sur d’autres plateformes de recherche :
Pour réussir en SEO, c’est simple: quelques centaines de liens entrants, et le tour est joué. Surtout s’ils sont placés sur des textes d’ancre sur optimisés! #NOT
Un lien de qualité se mérite. Il doit:
SEO ≠ Coût par clic
Malgré les différents débats qui ont lieu dans l’industrie, les liens externes jouent toujours un rôle majeur dans la performance d’un site Web enregistrée dans les pages de résultats de recherche. C’est le cas depuis la publication de la thèse de Larry Page et Sergey Brin en 1998. Le but de Google est de proposer aux utilisateurs un contenu qui correspond à leur intention de recherche: la quantité et la qualité des liens externes sont des signes de qualité susceptibles d’indiquer la pertinence d’un site Web. Un lien externe est considéré comme un vote de confiance d’un site Web envers un autre: j’apprécie, je partage et j’endosse le contenu d’un autre site Web.
Les liens sont tellement efficaces que, depuis des années, plusieurs tactiques de spam sont utilisées pour générer des liens artificiels. En voici quelques exemples :
La logique derrière ce type d’action est claire :
Tiens, tiens… Voilà qui ressemble beaucoup à une approche coût par clic. Le hic, c’est que cela va à l’encontre des consignes relatives à la qualité de Google: vous ne pouvez pas acheter la confiance de Google et encore moins l’amour des utilisateurs.
AUCUN RACCOURCI NE PERMET D’OBTENIR DES SIGNAUX DE QUALITÉ CAPABLE DE PRÉSERVER LEUR VALEUR DANS LE TEMPS.
Google a mis à jour en 2016 la plus récente version de son algorithme Penguin destinés à repérer et dévaluer les liens de faible qualité. À présent, certains types de liens sont même considérés comme nocifs et déclenchent des pénalités, gare à vous si votre profil de liens est composé en majeure partie de spam ou de liens brisés!
Aucun raccourci ne permet d’obtenir des signaux de qualité capable de préserver leur valeur dans le temps. Ne jouez pas avec la réputation de votre marque sur le Web simplement pour obtenir quelques liens de faible qualité. Poursuivez vos efforts d’acquisition de liens, mais faites-le intelligemment.
Pensez actifs Web d’abord, liens ensuite
Je devine déjà la question qui brûle vos lèvres: comment obtenir des signaux de qualité?
Je vous pose à mon tour une question: détenez-vous des actifs avec lesquels des utilisateurs seraient susceptibles de créer des liens ou qu’ils pourraient au moins partager dans les médias sociaux?
AUCUN LIEN NE PEUT COMPENSER LA FAIBLE QUALITÉ D’UN SITE WEB.
Commençons par le commencement. Si votre site Web est défaillant sur le plan technique (temps de chargement interminable, nombreuses erreurs 404, duplication de contenu, etc.), peu importe le nombre et la nature de vos liens externes. Aucun lien ne peut compenser la faible qualité d’un site Web. Assurez-vous d’abord que votre site Web est en bonne « santé ».
Dressez ensuite l’inventaire de vos contenus en ligne et hors ligne. Par exemple :
Si possible, ajoutez des indicateurs de performance comme le trafic organique et les signaux sociaux. Ces indicateurs serviront à déterminer si les utilisateurs ont déjà présenté et présentent encore un intérêt pour vos contenus.
Si vous vous êtes bien préparé (si ce n’est pas le cas, retournez à l’idée reçue No 1!), vous comprenez bien les intentions de recherche des utilisateurs et leurs champs d’intérêt. Vos contenus répondent-ils à leurs besoins?
Si ce n’est pas le cas, il est temps de vous réveiller: sans actif, point de salut. Sans nécessairement créer un nouveau contenu de A à Z, il est possible d’en regrouper certaines (exemple : combinez vos billets de blogue les plus populaires sur un sujet quelconque).
La dernière étape est de déterminer l’audience de chaque actif. Qui espérez-vous joindre? Quelles plateformes Web ces internautes sont-ils susceptibles de fréquenter? Qui sont leurs personnalités préférées? Vous pouvez alors commencer à établir votre liste de contacts externes à rejoindre (partenaires d’affaires, journalistes, influenceurs, webmestres, etc.).
Votre but est triple: nouer et entretenir des relations et en tirer profit au sein de votre écosystème Web. C’est le concept de Relationship-Based Link Building. Lorsque vos listes sont prêtes, l’outreach débute. Le reste dépend entièrement de vous!
Pour réussir en SEO, c’est simple : il suffit de créer du contenu pour créer du contenu et de publier autant de pages que possible — le contenu est roi et le roi n’est jamais comblé. #NOT
Rappelez-vous que personne ne lit réellement les contenus sur le Web. Après avoir lu deux ou trois phrases sur la page, les utilisateurs se désintéressent du contenu et vont sur BuzzFeed à la place. On passe du marketing « de la marque vers les utilisateurs » à celui « des utilisateurs vers la marque ».
Vos contenus Web doivent apporter une valeur ajoutée
Vous le savez, le contenu est roi. Chaque année, c’est la principale prédiction SEO qui revient. Vous l’avez tellement entendu que vous vous êtes mis à créer massivement du contenu, n’importe quel contenu. Le train du marketing de contenu ne partira pas sans vous!
C’est le triste constat que je fais en consultant plusieurs sites Web, où la quantité l’emporte sur la qualité, où les idées de contenu germent d’on ne sait trop où, et où les contenus imprimés sont repris textuellement sur le Web.
Un an avant la mise à jour Penguin (donc en 2011), Google a actualisé son algorithme avec Panda. Son rôle: nettoyer les pages des résultats de recherche en éliminant les pages Web affichant du contenu de faible qualité (trop court, généré automatiquement, dupliqué, truffé de mots-clés, etc.). En 2016, Google a annoncé que Panda serait intégré à son algorithme principal.
Si vous souhaitez que vos contenus Web (textes, images, etc.) soient considérés par Google, c’est simple, ils doivent répondre efficacement à un ou à plusieurs besoins des utilisateurs. Vous avez de la chance, car Internet regorge de données qu’on peut utiliser pour trouver et promouvoir des idées de contenu :
Au lieu d’exiger de vos rédacteurs Web qu’ils écrivent cinq billets de blogue par semaine ou qu’ils se limitent à 500 mots par page, demandez-leur qu’ils passent au moins deux heures par contenu à essayer de mieux comprendre les besoins, questionnements, inquiétudes, etc. des utilisateurs. Privilégiez la qualité à la quantité. Le contenu Web n’est pas une fin en soi.
Pensez également à varier le format de vos contenus (articles, guides, infographies, vidéos, interactions dans les médias sociaux, webinaires, etc.). Vous investissez temps et argent pour créer du contenu de qualité, alors tirez-en profit autant que possible en le déclinant de différentes façons.
Votre marque est en relation directe ou indirecte avec des partenaires d’affaires, des influenceurs, etc. Intégrez-les à votre stratégie de contenu :
Apprenez à connaître leurs besoins et questionnements, et à les intégrer à votre écosystème Web. Vous avez la possibilité de créer, de décliner et de diffuser des contenus de valeur.
Pour réussir en SEO, c’est simple: on n’a qu’à obliger ses rédacteurs Web à employer un mot-clé tous les 25 mots — densité de mots-clés, densité de mots-clés, densité de mots-clés. #NOT
Au lieu de vous efforcer d’« écrire pour le SEO », recentrez vos efforts sur les utilisateurs. Ce sont eux qui visitent votre site Web et, s’ils apprécient vos contenus, les partagent et génèrent des revenus — pas les robots.
Optimisez la lisibilité
Si écrire « pour le SEO » était une expression sensée il y a quelques années, ce n’est plus le cas aujourd’hui, et ça l’est encore moins depuis que les moteurs de recherche sont capables de comprendre les relations sémantiques entre les mots-clés et les concepts dans lesquels ces mots évoluent.
Depuis la mise à jour Rankbrain en 2015 (la plus importante depuis Hummingbird en 2013), l’algorithme de Google utilise maintenant le machine learning pour présenter des résultats de recherche à ses utilisateurs. Il arrive désormais à comprendre et à interpréter des requêtes abstraites, voire sans mot-clé principal.
CHAQUE CONTENU QUE VOUS CRÉEZ RIVALISE AVEC UNE MULTITUDE D’AUTRES.
Vous avez passé du temps à comprendre à qui vous vous adressez et à définir à quel besoin vous répondez ou quelle nouvelle perspective vous ouvrez. Les mots-clés apparaîtront alors naturellement dans votre contenu. Et mieux encore: en focalisant sur un concept plutôt qu’un mot-clé en particulier, vous enrichirez le champ lexical et augmenterez la qualité sémantique globale de votre contenu.
Rappelez-vous que chaque contenu que vous créez rivalise avec une multitude d’autres. L’index de Google contient au moins 15 milliards de pages Web. Alors, quelle variable favorisera ou défavorisera tel ou tel contenu?
Vous, lecteur.
Les utilisateurs lisent rarement un contenu Web du début à la fin : ils le survolent. Ils proviennent de multiples canaux (trafic organique, trafic direct, réseaux sociaux, etc.), et votre article se retrouve en compétition avec la publication Facebook d’un ami qui annonce la naissance de son enfant. Il faut aussi considérer le fait que l’attention d’un lecteur sur le Web est souvent limitée (surtout sur les appareils mobiles). Vous devez en tenir compte quand vous rédigez du contenu pour le Web. Ne vous limitez pas à écrire une balise TITLE de moins de 55 caractères ou à mettre un mot-clé en gras pour qu’il ait plus de poids aux yeux des moteurs de recherche.
Que faire, alors? Prenez une grande inspiration et suivez ces 5 conseils pour optimiser la lisibilité de votre prochain contenu :
Pour les plus geeks d’entre vous, sachez que plusieurs indicateurs de performance permettent d’évaluer la lisibilité d’un contenu Web. Flesch-Kincaid en est un exemple.
Pour réussir en SEO, c’est simple : chaque jour, surveillez le positionnement de votre site Web sur Google pour [mot-clé commercial]. Peu importe les chiffres concernant le trafic ou les autres mots-clés, le (not provided) sur Google Analytics et ce qu’il vous en coûtera — vous devez décrocher cette première place tant convoitée. #NOT
Le classement d’un site Web selon un mot-clé particulier n’est rien d’autre qu’une vanity metric — c’est une mesure instable qui n’est pas représentative de l’ensemble des opportunités offertes à une marque. Prenez des décisions éclairées en analysant la performance selon le type de contenu et les objectifs de chacun.
Ma page de résultats de recherche est différente de la vôtre
L’époque où la page des résultats d’une requête affichée était la même pour tous les utilisateurs de Google est révolue, surtout si on est connecté à son compte Google. Google collecte les données (ce n’est une surprise pour personne) et s’en sert pour personnaliser les résultats de recherche – cela suscite d’ailleurs une vive polémique!
Certains facteurs sont pris en considération — qu’on soit connecté ou non à son compte Google —comme le type d’appareil utilisé (mobile, tablette ou ordinateur) et l’emplacement. Un utilisateur qui recherche un salon de coiffure à Montréal n’aura pas les mêmes résultats qu’un autre se trouvant à Toronto (même si la ville ne fait pas partie du mot-clé).
LE CONTENU AFFICHÉ DANS GOOGLE EST PERSONNALISÉ EN FONCTION DE VOTRE HISTORIQUE.
Parallèlement à cela, le contenu affiché dans Google est personnalisé en fonction de votre historique — si vous consultez fréquemment tel ou tel site Web, vous le verrez plus souvent dans les pages de résultats de recherche.
La personnalisation des résultats de recherche selon chaque utilisateur est une tendance qui s’accentue. On va même jusqu’à utiliser les données concernant ma réservation d’hôtel sur Gmail pour m’aider à trouver des activités à faire pendant mes vacances. Il n’est pas déraisonnable de penser que, dans le futur, Google pourrait me proposer des contenus sur [un remède contre la gueule de bois] parce que j’aurais fréquenté des bars la veille.
Il est encore possible d’obtenir une vue « neutre » des résultats de recherche en utilisant une fenêtre de navigation privée. Il est toutefois de moins en moins pertinent de vérifier la position de son site Web pour un mot-clé particulier.
Devrait-on alors complètement ignorer les classements? Je ne le crois pas. Je surveille celui des sites Web de mes clients pour plusieurs groupes de mots-clés représentatifs d’une intention de recherche (par exemple : mots-clés concernant la recherche d’un produit particulier, mots-clés liés à la marque, etc.).
Comme le bilan de santé global d’un patient effectué par un médecin, cela me permet de rapidement déceler les variations importantes qui pourraient révéler les symptômes d’un problème sous-jacent.
Mesurez la performance selon les objectifs de chaque catégorie de contenu
Difficile de prendre des décisions à partir des classements, n’est-ce pas?
Si vous souhaitez faire croître votre marque et aborder ses contenus de façon plus approfondie, attribuez des objectifs à chaque type et format de contenu que vous créez et publiez. Cela vaut autant pour les contenus informationnels (divertir et éduquer les utilisateurs) que pour les contenus transactionnels (persuader et convertir les utilisateurs).
Même s’il existe des modèles de mesure de performance plus complets, en voici un que vous pouvez mettre en place et apprivoiser :
Pour les contenus informationnels (billets de blogue, infographies, etc.):
Du côté des contenus transactionnels (fiches des produits, démonstrations, etc.):
Cela dit, vous devez tenir compte d’un aspect intangible (et qualitatif) inhérent à vos efforts de contenu, notamment la voix de votre marque en ligne, vos relations avec les utilisateurs et les influenceurs (peut-on vraiment mesurer l’intérêt, voire l’amour, d’un utilisateur?) et le développement d’une communauté fidèle autour de votre marque.
Et si on parlait plutôt de Search Experience Optimization?
IL EST TEMPS QUE LE CONCEPT DU SEO S’ÉLOIGNE DES CLICHÉS QUI LUI COLLENT À LA PEAU.
Je crois fermement qu’on devrait revoir le terme traditionnel search engine optimization (ou SEO), qui ne reflète plus très bien la discipline ni l’ensemble des autres champs d’expertise qu’elle englobe et bonifie (relations publiques, branding, etc.).
Il est temps que le concept du SEO s’éloigne des clichés qui lui collent à la peau et qui empêchent les entreprises et les professionnels de prendre conscience des opportunités qui s’offrent à eux.
Ce n’est pas pour rien que le mot « utilisateur » revient plus de 30 fois dans ce billet de blogue alors que « Google » apparaît 20 fois — l’humain qui utilise son ordinateur, son téléphone ou sa tablette doit être au centre des préoccupations des professionnels touchant de près ou de loin au SEO.
Qu’il s’agisse des moteurs de recherche ou d’autres plateformes, l’objectif est d’améliorer l’expérience de recherche des utilisateurs, ces mêmes personnes qui exprimeront toujours des besoins, des questionnements, des motifs de préoccupation ou frustrations auxquels on devra toujours répondre. Libre à vous de le faire.
Pour aller plus loin, Fabian Neuville et Pierre-Jean Bertrand animent la formation SEO: optimisez le référencement organique de votre site web.
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Un texte de Matthieu Casanova, chef de pratique SEO, et de Roxane Synette, analyste marketing de contenu.