Vincent Brunet-Dupont, cofondateur et CEO, Trebuchet

11 Mar 2020

Par : calixte@chromatic.ca
Vincent Brunet-Dupont, cofondateur et CEO, Trebuchet

Vincent Brunet-Dupont cofonde Trebuchet au printemps 2017. La compagnie se positionne comme un joueur important sur le marché de la réalité virtuelle par ses jeux. 

Entrepreneur aguerri, il accorde une attention toute particulière au milieu de vie de ses employés et développe un sentiment d'appartenance à Trebuchet, en témoigne le taux de rétention (100%) de l'entreprise. Vincent Brunet-Dupont a également à coeur de mettre en avant des valeurs d'inclusivité et d'égalité. Il redouble d’efforts pour favoriser le travail des femmes dans des positions d’autorité. Pour lui, la qualité de vie de ses employés est également plus importante qu’un livrable exécuté à la perfection. 

Finalement, Vincent Brunet-Dupont rêve de créer son chalet/bureau et de développer des bureaux satellites en région pour que les employés aient une meilleure qualité de vie via un accès à la nature.

Quel enjeu va marquer votre secteur et vous pousser à vous surpasser au cours des prochaines années?

Le développement technologique dans le secteur de la réalité virtuelle est en train de diminuer le prix des casques et les contraintes techniques autour de l’adoption des appareils. C’est positif pour notre studio. Nous avions fait le pari de nous installer dans la niche de la VR afin de devenir une référence et être prêt à l’arrivée des plus gros joueurs à mesure que le médium se démocratise. 

Bien que notre studio bénéficie d’un bon départ, nous pouvons encore beaucoup en faire afin de développer notre réputation face à cette industrie.

Quel est le principal défi pour un professionnel de moins de 30 ans en 2020, et pourquoi?

«Il faut prendre la peine de vraiment écouter les gens.»

Réussir à avoir une communication saine et transparente avec ses partenaires ou ses employés. Il s’agit d’un élément qui a fait notre force depuis nos débuts. Il faut prendre la peine de vraiment écouter les gens afin d’entendre leur point de vue face à des situations. Tout le monde porte son lot de biais qui teinte la façon de percevoir les gestes ou les paroles des autres, moi le premier. Ces biais peuvent être générationnels ou liés à nos expériences passées, expériences qui nous sont nécessairement propres. Je m’efforce de prendre un pas de recul et constater mes propres biais.

Quelle est votre définition du bonheur au travail?

Pour moi, le bonheur au travail vient du fait que j’aime vraiment faire ce que je fais. Le dimanche, j’ai hâte d'être lundi. Ça peut paraitre simple comme explication, mais avant de me diriger vers le milieu des jeux vidéo, je n’avais jamais vraiment aimé les occupations que j’ai eues, sans même le réaliser. Maintenant que je vis le bonheur au travail, j’ai l’impression de ne jamais travailler.

Vous avez cofondé Trebuchet il y a deux ans et gérez une quinzaine d'employés, avec un taux de rétention de 100%. Comment voyez-vous le rôle d'un CEO aujourd'hui, et comment crée-t-on un bon univers de travail pour ses employés?

«Je me perçois comme quelqu’un qui agit de manière morale, sensée et pour le bien des gens qui m’entourent.»

Le rôle d’un CEO est devenu beaucoup plus difficile depuis que nous avons quelques employés et j’ai beaucoup évolué dans ma propre façon de concevoir ce poste. Je me perçois comme quelqu’un qui agit de manière morale, sensée et pour le bien des gens qui m’entourent professionnellement. Cependant, j’ai réalisé avec le temps que dans la gestion d’équipe, il n’y a pas de décision clairement meilleure sur le plan éthique, il y a toujours un certain niveau de gris. Chaque décision que je pense «bonne» peut comporter des impacts négatifs réels pour certains membres du studio. J’essaie donc de mettre en contexte mes décisions et d’expliquer la direction souhaitée derrière une action, je pense que cette communication transparente et cette ouverture à la critique contribuent à la bonne ambiance au sein de notre équipe.