Maxence Huard-Lefebvre, conseiller stratégique et porte-parole, Hydro-Québec

11 Mar 2020

Par : calixte@chromatic.ca
Maxence Huard-Lefebvre, conseiller stratégique et porte-parole, Hydro-Québec

Pendant ses études, Maxence Huard-Lefebvre débute son engagement politique comme adjoint-stagiaire au bureau de circonscription du député fédéral de Rosemont – La Petite-Patrie, Alexandre Boulerice. Après un premier passage à Hydro-Québec comme guide-animateur pour les visites scolaires et grand public des installations de la société d’État, il devient l’attaché politique de la députée Djaouida Sellah, puis du député Pierre Nantel.

En août 2017, il revient à Hydro-Québec comme conseiller vigie – médias et
urgences pour rapidement se joindre à l’équipe Affaires publiques et médias de la société d’État comme conseiller stratégique et porte-parole dès février 2018. Il prend en charge les communications médiatiques pour les projets de construction de lignes de transport à haute tension. Il est également porte-parole de l’entreprise pour les activités financières.

En 2019, Maxence Huard-Lefebvre s'est distingué en situation de crise. D'abord au printemps, où il agit comme porte-parole lors des inondations qui ont touché la population de l'Outaouais, puis lors d'un épisode de panne majeure en avril, où il a réalisé une cinquantaine d'entrevues. 

Quel enjeu va marquer votre secteur et vous pousser à vous surpasser au cours des prochaines années?

Dans le secteur de l’énergie, nous aurons des défis de communication importants dans les années à venir, notamment en lien avec la lutte contre les changements climatiques et avec la nécessité que les énergies renouvelables prennent le dessus sur les ressources polluantes. Nous le vivons à Hydro-Québec : l’industrie des combustibles fossiles réagit très vigoureusement à l’arrivée d’énergie propre dans nos marchés d’exportations. Il nous faut sortir gagnants dans cet environnement parfois hostile, où certains sont prêts à tout pour que le statu quo l’emporte.

En ce qui concerne le secteur des communications, la crise des médias est sans doute le plus grand défi des prochaines années. Il faudra être créatif comme société afin d’assurer la vitalité de nos médias traditionnels, dont le rôle est primordial à une seine démocratie.

Quel est le principal défi pour un professionnel de moins de 30 ans en 2020, et pourquoi?

«La polyvalence est de plus en plus recherchée.»

En 2020, le principal défi que nous avons est sans doute la nécessité d’être à l’aise sur tous les fronts : communication verbale, rédaction, médias sociaux, etc. Je pense que la polyvalence est de plus en plus recherchée, notamment à cause de la multiplication des plateformes de communications. Et bien sûr, en étant en début de carrière, toute notre crédibilité est à bâtir.

Quelle est votre définition du bonheur au travail?

C’est d’abord de faire partie d’une équipe avec laquelle on est heureux de travailler! À Hydro-Québec, j’ai la chance de faire partie d’une équipe extrêmement dynamique. Lors d’événements météo extrêmes causant des pannes, nous sommes très sollicités, que ce soit pour des entrevues dans les médias traditionnels ou encore de par le volume de questions que nous recevons sur les médias sociaux. Ça crée un environnement dans lequel on se serre les coudes, ce qui fait de nous une excellente équipe en temps de crise. Il est aussi important de sentir qu’on peut évoluer dans notre environnement de travail, et que nous avons l’occasion d’entreprendre des projets créatifs et de faire vivre nos idées.

Au printemps 2019, vous avez agi comme porte-parole lors des inondations qui ont touché la population de l’Outaouais. Quelle est la clé d'une bonne communication en temps de crise?

«Il est primordial que nous prenions le temps d’expliquer à nos clients comment nous travaillons.»

L’empathie et la pédagogie. Dans un premier temps, il est essentiel d’être sensible à ce que vivent ceux et celles à qui on s’adresse. Pendant la crue des eaux qui a causé des inondations majeures au printemps dernier, on ne pouvait rester de glace face au sort des sinistrés qui se sont retrouvés à la rue en quelques heures. Je pense que c’est important que les intervenants dans les médias, relationnistes comme journalistes, ne soient pas perçus par le public comme étant déconnectés de ce qui se passe. Et on l’oublie parfois, mais comme communicateurs, nous ne sommes pas à l’abri de ces événements. 

Pendant la crue, la pédagogie a également été au cœur de notre approche de communication. Certains avaient l’impression que nous aurions pu retenir le débit des rivières avec nos centrales au fil de l’eau, mais en réalité, si nous avions arrêté de laisser passer de l’eau dans nos évacuateurs de crue, la situation aurait été catastrophique! C’est important de prendre le temps d’expliquer chaque chose, surtout dans un domaine aussi complexe que la production d’électricité. Il en va de même lorsqu’une tempête frappe et qu’un nombre important d’abonnés sont touchés par des pannes. Il est primordial que nous prenions le temps d’expliquer à nos clients comment nous travaillons.