Mathieu de Margerie, directeur de la stratégie digitale, Publicis

11 Mar 2020

Par : calixte@chromatic.ca
Mathieu de Margerie, directeur de la stratégie digitale, Publicis

Arrivé chez Publicis Montréal en 2017, Mathieu de Margerie est aujourd'hui directeur de la stratégie digitale de l'agence. Pour lui, les marques de demain seront celles qui trouveront comment marier données, technologies et créativité. C'est avec cette vision en tête que l'agence lui confie sa division «Atelier». Cette nouvelle offre de service utilise les données pour mieux comprendre les comportements des consommateurs en ligne et créer du contenu pertinent, performant et adapté aux besoins des marques. Il a d’ailleurs créé lui-même la définition de l’offre de service et assemblé l’expertise, la technologie et les talents requis.

Suite à l’acquisition par Publicis du géant américain des données Epsilon, il a aussi été identifié comme porteur de l’intégration de la nouvelle offre de service au Québec.

Mathieu de Margerie est de plus chargé de cours à l'Université de Sherbrooke et siège au conseil d'administration du Cercle des Jeunes Leaders et de la Fondation du Séminaire de Sherbrooke. 

Quel enjeu va marquer votre secteur et vous pousser à vous surpasser au cours des prochaines années?

«Les agences de publicité font face à un enjeu identitaire.» 

Les agences de publicité font face à un enjeu identitaire. L’adoption de nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle, l’internalisation des expertises numériques ou encore l’arrivée de nouveaux joueurs dans le marché nous forcent à nous réinventer. Dans ce contexte, ce qui me pousse à me surpasser dans les prochaines années est de contribuer à redéfinir l’offre de valeur des agences, que ce soit par les services offerts, les talents mis à disposition, ou encore les modes de rémunération à privilégier.

Quel est le principal défi pour un professionnel de moins de 30 ans en 2020, et pourquoi?

Je crois que le principal défi d’un jeune professionnel aujourd’hui est de mettre en place une culture d’innovation au sein de son entreprise afin de rester à l’avant-garde de son industrie et d’anticiper les prochains changements. Depuis l’an 2000, c’est plus de la moitié des entreprises du Fortune 500 qui n’existent plus, car elles n’ont pas su s’adapter au changement. Ayant grandi avec Internet, les technologies et la mondialisation, les jeunes professionnels de moins de 30 ans sont bien positionnés pour relever ce défi.

Quelle est votre définition du bonheur au travail?

Selon moi, le bonheur au travail est le résultat de trois éléments clés: une relation de confiance avec ses collègues, un grand niveau d’autonomie dans la réalisation de ses tâches et un environnement de travail stimulant. Chez Publicis, j’ai la chance de retrouver ces trois éléments et c’est ce qui me donne la motivation de me lever chaque matin et de me donner à 120% dans mon travail.

Pourquoi, selon vous, «les marques de demain seront celles qui trouveront comment marier données, technologies et créativité»?

«sans créativité, les expériences de marques sont indifférenciées.»

Au cours des dernières années, beaucoup d’attention a été mise sur l’importance des données et nouvelles technologies et très peu sur l’importance de la créativité. Le problème est que sans créativité, les expériences de marques seraient indifférenciées. Une récente étude réalisée par Forester va même jusqu’à démontrer qu’il est plus avantageux pour une marque aujourd’hui d’augmenter ses investissements en créativité qu’en technologie. Selon moi, il est temps de revoir la façon de travailler et de commencer à marier davantage les données et la créativité. J’ose espérer que d’ici quelques années, il ne sera pas rare de voir un expert de la donnée, un stratège et un concepteur-rédacteur former un trio créatif.