Marque employeur: focus sur le cas Desjardins

En complément à une culture d’entreprise forte, deux leviers sont nécessaires pour attirer et fidéliser les talents : une proposition de valeur employé (PVE) claire et définie, ainsi qu’une marque employeur qui se distingue dans le marché. C’est ce qu’a réussi Desjardins en plaçant ses employés au cœur de sa démarche. Pourquoi travaillent-ils chez Desjardins? Que retirent-ils de leur travail ? Ce sont les réponses à ces questions qui lui ont permis de dégager sa PVE pour ensuite développer sa nouvelle marque employeur.

Trois axes sont ressortis de l’analyse : les employés de Desjardins sont fiers de travailler pour une marque humaine et authentique, ils aiment évoluer dans un environnement qui leur permet de s’épanouir dans toutes les sphères de leur vie et ils apprécient mettre leur talent au service d’un groupe coopératif et contribuer à la santé financière des membres.

C’est ainsi que Desjardins est partie de la voix de ses employés pour mettre en avant des valeurs comme la proximité, l’écoute et la réalisation de soi. Un coup double qui permet à l’entreprise d’augmenter l’engagement de ses équipes, tout en séduisant de nouveaux talents.

75 employés mis en vedette

Présentée d’abord à l'interne – par le président lui-même, un employé ayant grandi chez Desjardins –, la campagne Nuance met en vedette quelque 75 employés dans une offensive qui joue des différences à travers des slogans comme «Chez Desjardins, on ne comble pas un poste, on engage une personne» ou encore «On ne t’offre pas un travail. On t’offre de te réaliser au travail». 

«27 fois plus de visites sur la page carrières LinkedIn de desjardins.»

«L’appropriation par les employés s’est faite naturellement par des communications ciblées concernant les résultats de la PVE, explique Desjardins. Puis, lors du lancement externe, nous avons mis à leur disposition des photomatons numériques pour qu’ils puissent partager leur fierté sur leurs réseaux.» Des centaines d’employés ont répondu à l’appel et l’initiative a fait quelque 36 000 vues dès la première journée. «Nous avons aussi 27 fois plus de visites sur notre page carrières LinkedIn que l’an dernier à la même époque. Et nous notons une augmentation de notre nombre d’abonnés sur LinkedIn et Facebook de 10 % chaque mois.»

Retour sur les cas gagnants de la première édition du Concours Écho qui récompense les entreprises pour leur culture organisationnelle. Annoncés en novembre dernier lors d'une remise de prix, les Prix et les Grands Prix 2019 ont été sélectionnés par un jury de professionnels, présidé par Patrick Lemaire, président et chef de la direction de la société productrice d’énergie renouvelable Boralex. 

Le concours Écho est une initiative d'Infopresse.

Pour consulter tous les résultats 2019, cliquez ici

Pour en savoir plus sur la marque employeur de Desjardins, cliquez ici

Chez Ubisoft, quelle place accordez-vous aux avantages sociaux?

cédric orvoine

ubisoft

Nous y accordons la plus grande importance. Les avantages sociaux font partie de l’offre de rémunération globale. Chez Ubisoft, nous souhaitons dépasser les standards qu’on trouve aujourd’hui sur le marché, mais aussi aller au-delà du flashy, de l’effet de mode.

Aujourd’hui, les avantages sociaux sont recherchés par les candidats. Ces derniers veulent une vraie expérience de travail et leurs demandes vont plus loin que le salaire ou les bonifications. Chez Ubisoft, les avantages répondent aux différentes préoccupations de nos employés: la santé financière (salaire, bonifications, primes, retraite…), la santé physique (clinique médicale, gym, nutritionniste…), la santé psychologique (ergothérapie) et la santé sociale (vie culturelle, activités diverses…).

Selon vous, les avantages sociaux jouent-ils un rôle important dans l’embauche des nouveaux talents?

«L’impact premier des avantages sociaux se mesure plus à la rétention qu’à l’attraction.»

L’impact premier des avantages sociaux se mesure plus à la rétention qu’à l’attraction. Nos employés accordent énormément de valeur aux avantages et sont pleinement conscients que ces derniers ne sont pas offerts dans d’autres organisations. C’est un différentiateur qui a un impact très positif. Au niveau du recrutement, cette offre est évidemment présentée aux candidats mais tant qu’ils ne l’ont pas vécu, ils n’ont pas le même attachement. Quand les gens prennent la pleine mesure du quotidien à l’intérieur des murs d’Ubisoft, ils réalisent les bénéfices de nos avantages sociaux.

Quel est le processus dans l’élaboration des avantages sociaux d’Ubisoft?

«La direction est très présente, très connectée et à l’écoute des préoccupations des employés.»

C’est à la fois des consultations auprès des employés, des réflexions internes et externes. Ubisoft s’est installé à Montréal en 1997 et nous connaissons bien l’environnement professionnel. En interne, nous discutons énormément avec nos employés, notamment via des sondages. C’est un exercice de RH de proximité. La direction est très présente, très connectée et à l’écoute des préoccupations des employés. Grâce à différentes données, nous réfléchissons et mettons en place des programmes qui répondent à des besoins. Évidemment, nous regardons ce qui se fait ailleurs, mais notre positionnement est d’être en avance sur le marché, et nous cherchons plus à innover plutôt qu’à suivre.

Vous disposez de plusieurs programmes en lien avec la santé de vos employés, comme un gym ou encore une clinique interne. Pourquoi ce choix?

«La santé physique suit la même logique que la santé financière.»

Aujourd’hui, la moyenne d’âge des employés d’Ubisoft est de 36 ans. Ces derniers ont des préoccupations différentes et ne cherchent pas simplement à participer à des 5 à 7 ou disposer d’un babyfoot. Nous avons identifié que la santé était un facteur d’importance dans la vie d’un employé d’Ubisoft.

Initialement, notre clinique était ouverte deux demi-journées par semaine. L’objectif était de permettre à nos employés ayant un souci de santé d’avoir un accès rapide à un professionnel de santé. Aujourd’hui, ce service s’est bonifié. Le service est ouvert 5 jours sur 5 pour les employés et leurs familles. Nous proposons également des consultations virtuelles.

Il est clair qu’un employé en bonne santé est plus performant au travail. Nous avons de bons résultats, moins d’absentéisme et la qualité de vie de nos employés est bonne. La santé physique suit la même logique que la santé financière. Des études démontrent qu’une personne qui vit une situation financière stressante est moins performante au travail et est en moins bonne santé.

Quelles sont les spécificités de l’environnement de travail chez Ubisoft?

«nous valorisons énormément l’entrepreneuriat de nos employés.»

Notre organisation est guidée par le succès, collectif et individuel. Cette réussite nourrit nos employés qui sont fiers de contribuer au rayonnement de l’entreprise. Ubisoft est aussi axé sur la collaboration. Nous laissons beaucoup de place à l’initiative, l’autonomie, la prise de risque. Cette philosophie transparaît dans notre gestion et dans l’organisation des projets. Il n’y a pas de modèle imposé. Au contraire, nous valorisons énormément l’entrepreneuriat de nos employés.

Quel conseil donneriez-vous à une entreprise qui souhaite de démarquer sur le terrain des avantages sociaux?

«Le plus important, c’est l’adéquation entre la réalité de l’organisation et les avantages qui sont proposés.»

Le plus important, c’est l’adéquation entre la réalité de l’organisation et les avantages qui sont proposés. Ils doivent refléter la personnalité, la réalité et les valeurs de l’entreprise. Cela semble évident, mais trop souvent les avantages sociaux sont calqués sur ce qui se fait ailleurs. Il ne faut pas oublier que les avantages sociaux sont aussi des investissements, et si ces derniers ne sont pas valorisés par les employés, l’argent est gaspillé. Il faut s’assurer de l’adéquation entre les besoins et les valeurs de l’entreprise.

Photo en couverture: les bureaux d'Ubisoft Montréal par Dominick Gravel