Pour une meilleure gestion de la santé mentale au travail

La perte de productivité est associée à 50 milliards de dollars par an.

La Commission de la santé mentale du Canada estime que près du quart de la population canadienne a des problèmes de santé mentale au travail. Et ces troubles ont de nombreuses répercussions. Les employeurs peuvent être confrontés à l’absentéisme, à des problèmes de performance, à des cas de burn out et de démission, ce qui, ultimement, engendre de nombreux coûts. Au Canada, la perte de productivité est associée à 50 milliards de dollars par année, selon un récent rapport de Deloitte sur les programmes de santé mentale en milieu de travail.  

500 000 employés canadiens s’absentent du travail à chaque semaine en raison de problèmes de santé mentale. Afin de diminuer l’absentéisme, il est primordial pour les employeurs d’établir une stratégie de gestion de la santé mentale.

Selon Geneviève Provost, associée directrice, province du Québec et région de la Capitale nationale, chez Deloitte, «la santé mentale est un enjeu qui touche tous les milieux de travail, peu importe leur taille». Selon elle, «il est fondamental que les employeurs agissent dès maintenant et investissent à mettre en place des initiatives et des outils en santé mentale, notamment la formation des leaders et les mesures de prévention, afin de créer des milieux de travail plus sains et de lutter contre la stigmatisation entourant les problèmes de santé mentale».

Le remède technologique 

julien martel

dialogue

Les nouvelles applications numériques qui permettent aux employés de faire des vidéos-consultations, comme l’application de gestion du stress et du bien-être Dialogue, permettent de mieux intégrer les soins de santé à l’horaire et encouragent une prise en charge rapide.

Selon le Dr. Julien Martel, les programmes plus traditionnels d’aide aux employés ont souvent un faible taux d’utilisation car «ils doivent se rendre à un bureau pour une consultation, ce qui peut stigmatiser davantage la santé mentale». Avec une plateforme technologique en ligne, «l’accès au soutien est facilité et s’intègre plus facilement à l’horaire».  

Les plateformes technologiques ne déshumanisent pas pour autant la pratique.

Pour le Dr. Julien Martel, les applications technologiques qui visent à traiter les troubles psychologiques ne déshumanisent pas pour autant la pratique. «Les patients apprécient davantage les visites virtuelles étant donné qu’il n’y a pas de déplacement et considèrent que la qualité des interactions est aussi bonnes que les consultations en personne», dit-il.   

Les programmes qui ont le plus de chance de succès sont ceux qui couvrent tous les volets de la prise en charge, en commençant par la promotion du bien-être, l’intervention et le soutien, et l’atténuation des facteurs externes de risque liés au travail. Selon une étude du National Institute for Health and Clinical Excellence, un dépistage rapide permet de réduire la perte de productivité de 30 %. 

Les entreprises qui investissent dans des programmes de santé mentale ont un taux de rétention plus élevé car les employés ont d’autres solutions que celle de quitter leur emploi. De plus, si l'entreprise démontre qu'elle offre un milieu de travail sain orienté vers le bien-être psychologique, sa réputation sera rehaussée et elle attirera de meilleurs talents. 

Photo: Energepic pour Pexels