Diversifier ses activités: jouer sa carte Joker

L’entreprise s’est positionnée au fil des trois dernières décennies comme un chef de file dans le domaine des vêtements de plein air, en ce qui a trait au volume d’articles vendus en ligne. Elle sélectionne ainsi scrupuleusement les 430 marques qu’elle propose à ses clients qui ont tous en commun de donner dans le haut de gamme.

«On était donc bien placé pour observer ce que les clients désiraient, soutient Maxime Dubois, co-président-directeur général d’Altitude Sports avec Alexandre Guimond, et aussi responsable de la marque Vallier. On trouvait qu’il y avait un manque dans le marché pour des vêtements pensés pour la ville, mais munis des technologies du plein air pour maximiser le confort.»

De là est née l’idée de créer sa propre marque, qui aura mis deux ans à être développée.

75 % des ventes des marques qu’elle détaille sont utilisés en ville.

Ce temps de réflexion était nécessaire, de son avis, pour s’assurer d’offrir un produit distinctif. L’entreprise voulait, en effet, éviter de tomber dans le même piège que d’autres détaillants: celui de concevoir un produit assez similaire aux marques qu’elle propose, moins cher, de surcroît.

«On est réellement parti d’un besoin à combler de notre clientèle existante pour faire de Vallier une marque qui sera vendue par d’autres détaillants au Canada et ailleurs dans le monde, précise-t-il. Elle évoluera dans son propre univers et avec son propre site Web, lequel sera transactionnel dès janvier», précise-t-il.

Se diversifier dans la continuité

Comme 75% des ventes des marques qu’elle détaille sont utilisés en ville, l’équipe a donc misé sur ce constat pour proposer les essentiels d’une garde-robe urbaine et dont le style peut être encore actuel d’ici cinq ans.

«Le design des vêtements est fonctionnel et réfléchi pour un usage quotidien : derrière chaque choix de couture et de fermeture éclair, il y a une raison pratique.»

D’ailleurs, plusieurs marques de qualité forment les nouvelles pièces de la collection, comme la plupart des vêtements que nous portons tous les jours. «Le tissu extérieur de notre parka est, par exemple, fabriqué par Pertex, une marque reconnue à l’échelle mondiale, tandis que notre trench utilise une laine japonaise, la plus épaisse que l’on puisse trouver sur le marché», illustre-t-il.

Dans cette perspective, Vallier est en parfaite cohésion avec l’ADN d’Altitude Sports. «La raison pour laquelle les gens viennent vers nous depuis tout ce temps, c’est qu’ils nous font confiance pour les habiller et les garder au chaud, souligne le co-PDG. Et on accomplit cette mission autant pour la pratique d’un sport comme l’alpinisme ou le ski que l’attente de l’autobus et les déplacements dans le métro en ville.»

«Pour l’image de marque, les pièces vestimentaires ont un air familier, avec le vert Vallier à l’intérieur qui renvoie à notre expérience de plein air et le look sobre et urbain à l’extérieur, souligne celui qui a commencé à Altitude Sports en 2008. Le logo est subtil ou absent de l’enveloppe extérieure.»Comme Vallier ne vise pas à acquérir une nouvelle clientèle, mais s’adresse bien à la même, elle a pris soin d’expliquer les diverses technologies employées dans la conception de sa collection sur son site Web, de sorte que les connaisseurs de vêtement techniques s’y reconnaissent bien dans la terminologie employée. Une grande transparence est aussi offerte en ce qui a trait au processus de fabrication.

De plus, étant donné que la majorité des ventes s'effectuent en ligne, le seul moyen de faire vivre la marque à la clientèle est à la réception de la commande. «Si on veut rester une référence dans la garde-robe des gens, on ne voulait pas qu'ils reçoivent seulement la pièce, mais que chaque détail, du cintre à la housse de protection, portent la marque Vallier, ajoute-t-il. Cela réduit par le fait même tout le plastique dans les boîtes d'envoi.»

Détaillant et fabricant: un double rôle naturel

Le fait de porter le chapeau de détaillant depuis aussi longtemps donne une longueur d’avance à la nouvelle marque, de l’avis de Maxime Dubois, puisqu’elle doit ramer en sens inverse, soit celui d’approcher des détaillants pour être vendue.

«On connaît la valeur des détaillants et à quel point cela peut vraiment donner de la crédibilité à une marque», mentionne-t-il.

Même si Altitude Sports servira de fer de lance pour vendre Vallier, celle-ci compte sur les détaillants pour devenir ses ambassadeurs.

La marque a ainsi signé un premier partenariat avec la boutique C’est Beau, spécialisée dans les produits fabriqués au Canada. «On cherche avant tout des détaillants qui partagent notre vision de ce que devrait être un bon produit.»

C’est aussi une bonne occasion de tisser des liens de façon constructive avec des concurrents qu’Altitude Sports admirent. «Avec le domaine du détail en pleine transformation, on sent vraiment l’ouverture des autres détaillants et ils voient bien aussi que Vallier est une marque qui peut vivre à part entière, et non seulement celle de leur concurrent», affirme le co-PDG.

De la même façon que ces partenariats qui seront créés de façon naturelle, la promotion de la marque repose en grande partie sur le bouche-à-oreille, outre les canaux marketing d’Altitude Sports, les réseaux sociaux et la campagne d’affichage sauvage.