Les compétences humaines, les compétences d’avenir

13 Nov 2024

Par : Formations Infopresse
Les compétences humaines, les compétences d’avenir

Par François-Edouard Bernier

Devant l’arrivée massive de l’intelligence artificielle, on peut facilement croire que la technologie va reléguer notre humanité au second plan. Pourtant, ces avancées soulignent davantage l’importance de l’humain et l’unicité des compétences qu’il possède, qui ne pourront jamais être égalées par la machine.

Derrière l’IA, les organisations ont besoin de l’expertise humaine et émotionnelle de leurs talents pour arrimer les outils virtuels à leurs valeurs. Harry Julmice, président-directeur général et producteur exécutif chez Never Was Average, Sophie-Annick Vallée, vice-présidente Stratégie chez lg2, et Isabelle Charron, directrice générale chez Formation Infopresse, déboulonnent les mythes entourant les compétences douces (soft skills) lors du webinaire de septembre 2024. 

Productivité ralentie ou accélérée ? 

Harry Julmice, Never Was Average

Les compétences douces sont parfois perçues comme une perte de temps par ceux qui jugent que la productivité est une affaire de chiffres. Pour Harry Julmice, l’écoute et l’empathie sont des atouts cruciaux pour toutes les organisations :

L’intelligence artificielle est un outil important, mais il faut se souvenir qu’il y a un humain derrière la machine. Les outils d’intelligence générative fonctionnent eux-mêmes grâce à un rapport de communication. La capacité d’expression, la précision des requêtes et l’habileté à échanger sont des avantages qui favorisent non seulement la relation au sein des équipes, mais aussi l’échange avec l’outil. 
Pour Sophie-Annick Vallée, les dirigeants inspirants sont ceux qui font preuve de sensibilité et d’écoute. « De la sorte, on peut créer des espaces de création où l’on peut faire émerger les dissonances, rencontrer des idées qui sont complémentaires. On a besoin que tous ceux qui travaillent dans le large domaine du marketing s’arriment à une vision cohérente, dans des contextes de travail qui alimentent la confiance. On a aussi besoin de leaders qui ont l’intelligence émotionnelle d’arrêter le temps, qui expliquent à leurs équipes qu’en prenant le temps, on ira plus vite. »

Innée ou acquise ? 

Isabelle Charron, Formations Infopresse

Pour Isabelle Charron, ces compétences n’ont rien de « douces », ce sont des compétences professionnelles essentielles.

Mais ces soft skills sont-elles innées ou acquises ? Peut-on développer sa créativité, son adaptabilité et sa pensée critique ? « Non seulement ces compétences se développent, mais elles sont transférables. C’est la beauté de ces compétences douces. Si on change de poste, d’organisation ou d’industrie, ces qualités seront toujours pertinentes. Si j’ai appris à collaborer ou si j’ai développé des habiletés créatives, ces talents vont me suivre et m’accompagner dans mes nouvelles tâches. Donc non seulement pouvons-nous les développer, mais on doit le faire. Les compétences techniques restent importantes. Mais plus on évolue dans notre carrière, et plus les soft skills vont être utiles », explique l’experte. 

Plusieurs moyens de développement sont à notre portée. Formation Infopresse propose plusieurs programmes sur le savoir-être, à découvrir en cliquant ici. Mais ces compétences peuvent aussi se développer dans la collaboration ou à travers des projets.

Comment aborder son intégration ? 

On pourrait croire, à tort, que la normalisation du travail à distance ou hybride amenuise l’importance à accorder aux qualités humaines. Pour Harry Julmice, au contraire, on peut intégrer les compétences douces, même dans différentes configurations de travail. À partir de la maison, les réunions virtuelles amènent de nouvelles dynamiques collaboratives : « Les gens doivent développer de l’écoute active, être dans le moment présent et vraiment porter attention à ce que leurs interlocuteurs expriment. On peut ensuite se servir de ces qualités pour nourrir une culture plus générale d’entreprise basée sur des liens forts, de l’écoute et de l’empathie. Cela aide d’autant plus en contexte de règlement de conflit. » 

Sophie-Annick Vallée explique, quant à elle, qu’une étude de McKinsey & Company indique que les entreprises ayant intégré les compétences douces à leurs organisations ont vu leur productivité augmenter de 22 %. 

L’intégration doit faire partie de la stratégie d’affaires. Une fois les stratégies implantées, l’organisation pourra s’auto-développer. « Les nouvelles générations sont sensibles aux compétences humaines et elles perçoivent si l’implantation de ces valeurs est seulement cosmétique », explique Harry Julmice. L’authenticité et la volonté sincère de changement doivent faire partie de la culture d’entreprise, et le développement des compétences humaines doit être ancré au cœur de l’identité de l’organisation. L’expert examine de façon plus exhaustive le sujet de l’inclusion dans sa formation sur la créativité inclusive.