J’ai choisi l’optimisme dans ce titre plutôt que la dérision. Car il faut le dire : pour les professionnel·les des relations publiques, l’optimisme sera plus que nécessaire. Ce n’est un secret pour personne; la montée de la droite idéologique, le retour au pouvoir de Donald Trump, les élections canadiennes, ainsi que les nombreux conflits mondiaux continuent de peser lourdement sur l’état des médias. Pourtant, tout n’est pas perdu. Loin de là.
Dans ma formation que j’ai le privilège d’offrir depuis plus de trois ans à Formations Infopresse auprès des personnes chevronnées des communications, je fais souvent référence à une année marquante : 2016. Pour moi, cette année symbolise, à bien des égards, « l’année zéro » des fausses nouvelles. Alors que ce terme était auparavant l’affaire de quelques marginaux, Donald Trump l’a propulsé à l’avant-scène, remettant en question sans relâche l’indépendance des médias.
Jusqu’alors, jamais les élites politiques n’avaient ouvertement défié le rôle central des médias. Depuis plus d’un siècle, les médias étaient la référence ultime. Nous faisions confiance aux journalistes pour dénoncer les abus des élus, enquêter sur la corruption, et révéler les faussetés. Leur travail reposait sur une rigueur exemplaire : enquêtes approfondies, sources crédibles, vérifications des faits. Les médias faisaient partie de nos vies, comme un café matinal : un rituel incontournable. Paraître à la une d’un grand journal pouvait mettre fin à une carrière ou, au contraire, propulser quelqu’un sous les projecteurs.
Puis tout a basculé, en 2016, peut-être même un peu avant. Certes, les médias sociaux avaient déjà ébranlé la confiance du public envers les médias traditionnels (journaux, radios, télévisions). Mais ces derniers avaient malgré tout trouvé des moyens de tirer parti des réseaux sociaux. Tout a changé. C’est comme si le cœur même de la démocratie avait été frappé. Ce « quatrième pouvoir » — les médias, garants de la transparence et de la justice — s’est vu fragilisé.
Presque dix ans plus tard, quel est l’état de cet écosystème médiatique ? Et comment y naviguer ? Les relations publiques n’auraient aucune raison d’être sans médias, tout comme les avocats n’existeraient pas sans la justice. C’est pourquoi je parle de fragilisation de l’écosystème : à mesure que les médias s’affaiblissent, les relationnistes doivent redoubler d’ingéniosité pour défendre les intérêts des organisations qu’ils représentent. Cela exige des stratégies réfléchies, reposant sur des plans solides, des tactiques précises, et une multiplicité de points de contact.
Tout n’est pas sombre : les médias traditionnels s’organisent, et le besoin de vérité semble être criant chez plusieurs. Ce quatrième pouvoir demeure un pilier fondamental pour sortir de l’obscurité. C’est dans cet esprit que ma formation vise à mieux comprendre l’état des médias aujourd’hui et à saisir les opportunités pour se démarquer dans le bruit ambiant de la scène publique.
En 2025, les marques et organisations doivent non seulement soutenir les médias, mais également devenir leur propre média.