Anne Sérode aide les individus en poste d’autorité à avoir une pratique plus consciente et éclairée quant à la gestion d’équipe. À travers les 4 pièges expliqués, elle nous fait prendre conscience de mécanismes psychologiques subtils à repérer afin de s’assurer que le choix final soit le plus avantageux pour l’organisation.
Sans toujours s’en rendre compte, le leader peut avoir tendance à décider en accordant plus de valeur aux informations qui confortent son propre système de valeur, plutôt que d’avoir une vision pleinement objective d’un enjeu. On peut constater cette réalité sur les médias sociaux où les gens sont plus à risque de partager de l’information qui confirme leurs croyances. Anne Sérode donne l’exemple du télétravail : « Imaginons que vous n’y êtes pas favorable à la base, car vous trouvez qu’il est difficile de savoir si les employés travaillent vraiment. Vous appréciez voir les employés au bureau, cela vous permet de faire une sorte de surveillance. Si vous devez prendre une décision avec votre équipe sur l’espace que prendra le télétravail dans l’entreprise, il y a fort à parier que vous allez privilégier les études qui exposent les limites du télétravail plutôt que les avantages. Et que vous allez remarquer et donner plus de poids aux articles qui militent en faveur de votre point de vue. »
Une décision qui fait l’unanimité n’est pas forcément la bonne.
Une décision qui fait l’unanimité n’est pas forcément la bonne. Lorsqu’une majorité de gens partagent une opinion similaire, les idées contraires hésitent à se manifester. » car ce n’est pas tant le groupe qui va confirmer que les individus qui n’osent pas être contre le groupe.. Certaines recherches se sont penchées sur la question en proposant à des cobayes entourés de cobayes fictifs de répondre à une question. Les vrais cobayes étaient plus enclins à donner la mauvaise réponse pour s’accorder au reste du groupe qu’à revendiquer un choix différent. Le leader doit être attentif aux consensus trop faciles car ils sont parfois le signe que l’on échappe une information importante. Pour contrer ce genre de mouvement de groupe, Anne Sérode propose, lorsque les décisions semblent unanimes, de se prêter à l’exercice inverse et chercher ensemble en quoi cette décision pourrait ne pas être la bonne.
Si un leader s’adresse à son équipe en premier en partageant d’emblée son opinion, il risque d’influencer les autres à s’accorder à sa vision. Les individus en position de pouvoir portent le poids et la pression du succès des décisions. Ils peuvent alors penser que pour maintenir cette autorité, ils doivent avoir solution à tout. Pour éviter ce piège, un leader peut commencer par s’enquérir des idées de son équipe avant de prononcer sa propre idée. En admettant ne pas vouloir influencer les discours des membres de l’équipe, il fait alors preuve d’écoute et favorise un environnement où tous se sentent à l’aise de s’exprimer.
Le cerveau réagit différemment au gain et à la perte et accorde une valeur 2.3 fois plus grande à la perte qu’au gain.
Plusieurs leaders ont peur du changement parce qu’il implique la perte d’une chose au profit d’une nouvelle qu’on ne connaît pas encore. Dès lors, la prise de risque devient périlleuse et les décisions se prennent surtout en fonction de ne pas bousculer l’équilibre établi. L’experte explique que le cerveau réagit différemment au gain et à la perte et accorde une valeur 2.3 fois plus grande à la perte qu’au gain. Lorsqu’une décision semble maintenir le statu quo, le leader doit se questionner si cette décision est motivée par une crainte de perdre des acquis et une peur de l’inconnu.
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