Au risque de divulgâcher la présentation, sachez que le retour au bureau sera tout sauf normal. Plus d'un an plus tard, alors que le plus gros de la crise semble passé, le moment est bon pour faire une pause Covid et réfléchir un moment au bureau 2.0.
Intitulée « Le nouveau normal est en télétravail », la présentation de Sébastien Poitras, conférencier Infopresse et vice-président adjoint, affaires publiques et communications chez Léger, est principalement fondée sur un suivi bi hebdomadaire des préoccupations des Canadiens face à la pandémie via son Tracker nord-américain.
Préoccupations au sens général, mais aussi préoccupations face au travail. Et vous allez voir, les deux sont intimement reliées.
Même si pour la première fois depuis le début de la pandémie, nous avons atteint en mai dernier le palier des 50 % des répondants considérant que le pire de la crise était derrière nous, les employeurs ne doivent pas pour autant espérer un retour au boulot en mode statu quo.
Car si la vaccination va bon train et que la moitié des Canadiens prétendent n’avoir pas peur de contracter le virus, l’autre moitié avoue avoir encore peur de contracter le virus (48 %).
Au point même où 68 % des répondants pensent qu’on devrait exiger une preuve de vaccination au travail, au même titre que pour les voyages en avion (82 %) et les cours en présentiel à l’université (71 %).
De plus, 50 % des répondants déclarent ne pas être à l’aise d’aller travailler au bureau, si certains collègues n’ont pas été vaccinés.
La peur du virus ne disparaitra pas comme par magie. Les risques non plus, possiblement. C’est donc dire qu’un retour au bureau impliquera une série de transformation des espaces et postes de travail afin qu’ils soient sanitairement plus efficaces.
Deuxième élément qui impactera nécessairement ce retour au bureau est la découverte — forcée pour la majorité — du télétravail. La dernière année aura permis aux employeurs et aux employés de constater que le travail à distance n’entraine pas inévitablement une baisse de performance. Au contraire ! Même en linge mou, 39 % des répondants ont affirmé préférer ce mode de travail, de par la productivité accrue qu’il leur donnait.
C’est majoritairement (89 %) que les répondants ont qualifié l’expérience de travail à la maison comme étant positive. Et plusieurs n'entendent pas délaisser ce nouveau mode de travail. De fait, 35 % des répondants affirment que si leurs supérieurs leur ordonnaient de retourner au bureau, ils entameraient des recherches pour se trouver un autre emploi qui leur permettrait de continuer de travailler à distance.
« On sent une certaine fatigue s’installer, particulièrement du côté des 18-34 ans. Probablement dûe à l’inquiétude, stress, isolement. » — Sébastien Poitras
Car si les gens ont appris à la dure le télétravail, à la longue, ils ont fini par y trouver du bon. C’est plus commode (67 %), plus économique en transport (64 %), moins énergivore en déplacement (35 %). Autre avantage non négligeable, 18 % d’entre eux considèrent même que le télétravail leur permet d'être de meilleurs parents.
Ils aiment, donc. Au point où 52 % avouent ressentir une certaine anxiété à l’idée d’un retour au travail, dans sa forme prépandémique.
Les employeurs doivent en prendre acte.
Mais tout n’est pas que rose, côté télétravail. Alors qu'en septembre 2020, seulement 9 % décrivaient leur expérience de travail à la maison comme étant négative, ce chiffre grimpait à 17 % en mai dernier.
Dans le même ordre d’idée, un nombre croissant de répondants qui qualifient de « difficile » le travail à domicile. De 24 % en septembre 2020, il est maintenant à 33 %.
Sébastien Poitras dénote une certaine fatigue qui s’installe. Problèmes d’organisation à la maison ? Espaces de travail ? Outils manquants ? Relations familiales ? Tous des points qui entrent probablement en jeu.
Il remarque particulièrement cet essouflement du côté des 18-34 ans. Ils ont plus souffert de l’isolement, ils sont plus inquiets, plus stressés.
Ils ne sont pas seuls. Alors que déjà en avril 2020, seulement 42 % des répondants considéraient comme « bonne » leur santé mentale, ce chiffre est baissé à 28 % en mai.
Bref, la pandémie a laissé des cicatrices.
Les employeurs devront composer avec cette fatigue sociale dans leur plan de retour au bureau. Notamment au plan de l’aménagement des espaces, des politiques de travail, de l’environnement et du support psychologique.
Côté retour au travail, les avis sont très partagés.
À la question sur leurs préférences en matière de retour au travail, d'un côté on retrouve 20 % des répondants qui affirment vouloir travailler uniquement au bureau, comme avant. De l’autre côté, comme pour équilibrer, c'est 19 % voudraient travailler uniquement de la maison. Entre les deux, 40 % voient un équilibre entre le temps passé au bureau et à la maison, alors qu’un autre 19 % ne se voit aller au bureau que lorsque nécessaire.
Le mix bureau/maison deviendra probablement la nouvelle norme. Mais sa forme précise demeure floue. Les spécialistes qui ont défilé tout au long du Sommet ont apporté de précieux éclairages qui nous permettent d’imaginer le bureau 2.0. Gestion en mode hybride, nouveaux modèles d’aménagements des espaces, maintien de la culture d’entreprise, tous autant de thèmes abordés.
Dans tous les cas, le mot-clé est « flexibilté » est à retenir, selon Sébastien Poitras. Dans un contexte de plein emploi, l’employeur se devra d'être plus que jamais à l’écoute. Il devra offrir des choix plutôt que d’imposer.
Non, le retour au bureau à la "normale" ne sera pas. Et c’est tant mieux ! En forçant l’employeur et l’employé à constuire, ensemble, le futur du travail, tout le monde en ressortira gagnant. D’un point de vue efficacité. D’un point de vue valorisation. Et surtout, d’un point de vue humain, une valeur essentielle au travail de demain.
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