Imprimé vs numérique: où en sommes-nous?

27 Jan 2020 étude automne 2019

Par : catherine.martellini@infopresse.com
Imprimé vs numérique: où en sommes-nous?

«La tendance se poursuit quant à la diminution de l’utilisation des médias traditionnels et la croissance dans l’usage multiplateforme», soutient Rahul Sethi, chef de projets à Vividata, dont le dernier rapport d’automne 2019 confirme généralement la mouvance observée depuis 2016.

rahul sethi

vividata

Il demeure néanmoins que les lecteurs de magazines, dont les marques rejoignent 9 adultes sur 10 au pays, privilégient encore la version imprimée (62%), ou cette dernière en combinaison avec un ou plusieurs appareils numériques (28%). 

«Ce sont 90% des lecteurs de magazines qui lisent encore leur contenu en version imprimée, les lecteurs exclusivement numériques ne représentant que 10%, précise Rahul Sethi. Cela s’explique probablement par l’expérience offerte par les magazines imprimés: la qualité du papier et des photos, les échantillons, etc.»

«Nous sommes loin d’une consommation des journaux entièrement sur mobile»

La situation diffère du côté des journaux. Seuls 39% du lectorat des publications canadiennes consomme strictement la version imprimée, ou la combine avec un ou plusieurs appareils numériques (36%), pour un total de 75%.

Toutefois, si l’on s’attarde à la stricte lecture à partir d’un appareil mobile (téléphone intelligent ou tablette), ce pourcentage ne représente encore que 7 %.

«Nous sommes donc encore loin d’une consommation des journaux entièrement sur un appareil mobile comme certains le laissaient entendre», souligne l’expert.

De plus, l’imprimé a davantage la cote les weekends alors que le numérique domine durant la semaine.

C’est la consommation de contenus multiplateformes et en combinaison avec divers appareils qui a connu une croissance. Dans cette perspective, 52% des lecteurs de marques de journaux accèdent maintenant à leur contenu à partir d’un appareil mobile.

«Cette tendance générale s’explique en partie par l’évolution de la technologie et du changement dans les comportements des consommateurs, mais aussi par les stratégies renouvelées des médias, dont certains comme La Presse, pour ne nommer que celui-là, se sont tournés vers un modèle entièrement numérique», illustre-t-il.

À chaque génération son moyen

Les personnes de 40 et moins sont plus portées à lire le contenu numérique d’un magazine, particulièrement à partir d’un téléphone intelligent ou d’un ordinateur. Une tendance qui s’observe aussi pour les journaux.

La façon d’accéder au contenu numérique diffère également selon l’âge. Ainsi, les boomers se rendent majoritairement directement au contenu des journaux et des magazines par leur site web, tandis que les millénariaux passent principalement par les médias sociaux.

L’accès aux journaux par les applications attire de manière similaire toutes les générations confondues (moyenne de 21%). 

De plus, 1 lecteur de journaux sur 3 a fait une recherche sur un produit, une marque ou un service après y avoir vu une publicité, alors que c’est près de la moitié dans le cas d’une publicité dans un magazine.

Le ratio d’achat se révèle sensiblement le même pour ces deux publications, c’est-à-dire 1 lecteur sur 5 qui a carrément acheté un produit ou un service donné.